Dans l'ombre. ( Drago malefoy )

Je respire un grand coup, ne sachant que répondre. Parce que oui, c'est bien ça mon problème ; la sociabilité. De toute façon, les gens ne s'y sont jamais habitués et finissent par partir un jour. Je souris en coin, me remémorant toutes ces années à errer seul. A cette pensée un sourire apparaît sur mon visage ; non, je n'étais pas malheureux.

Je soupire pour la énième fois. Je me lève tant bien que mal malgré ma cessité et m'approche du lac. J'enlève mes chaussures et remonte un peu mon pantalon avant de me mettre dans l'eau. Je souris.

Je regarde Télios se lever tant bien que mal et se mettre dans l'eau, souriant. Bizarrement, j'ai toujours adoré l'eau mais je n'ai jamais aimé y aller. Tu es paradoxal, mon petit. Je sais ; et schizophrène aussi.

Je sors de l'eau et comme je suis un abruti, qu'est-ce qu'il se passe ? Je me rétame de tout mon long ! En plus c'est que je me suis fais mal con ! Je me redresse à quatre pattes.

- Scheisse !

Je ne peux m'empêcher de laisser s'échapper un rire bruyant suite à cette chute plus que ...Spectaculaire dirons nous !

- Besoin d'aide ? demandai-je en lui tendant la main.

Je cherche à taton sa main et réussis à l'attraper. Il m'aide à me relever.

- Merci... Décidément, rien voir c'est plus que désagréable. J'ai l'impression que je dois me payer la honte à chacun de mes gestes...

Je soupire dépité. Il me tarde de revoir. J'en ai marre d'être dans le noir.

- Je ne sais pas vraiment. Je vais à l'infirmerie toute à l'heure et je verrais bien si les plantes ont fait leur effet.

J'essore mon pantalon comme je peux et soupire. Je suis fatigué je dois dire.

J'acquiesce légèrement tout en sachant qu'il ne me verrait pas ; j'y peux rien si j'ai l'habitude d'un Télios capable de voir !

- Il y a des chances que tu restes aveugle toute ta vie ?

- Je ne sais pas non plus. Mais j'espère que non sinon j'me jète en l'air c'est sur. Être aveugle toute ma vie ce serait pire qu'un enfer...

Je soupire et baisse la tête. Et si il avait raison ? Si je ne recouvrais jamais la vue ? Rien que d'y penser, j'ai la trouille.

Je le vois baisser la tête, l'air angoissé. Je fronce les sourcils, soucieux d'avoir provoqué cette réaction. Je soupire et pose une main sur son épaule, me voulant amical, chaleureux... Tout le contraire de Drago, en fait !

- T'inquiète pas, ça reviendra. T'es Télios, c'est pas rien ! Même si, je dois le dire, c'est moins bien que d'être Drago..

Fierté, quand tu nous tiens. Mes chevilles ? Elles vont bien !

Je ris légèrement à sa phrase.

- Frimeur va. Mais c'est ce qui fait ton charme !

Non je ne le drague pas, je dis juste ce que les filles disent en bavant.

- Il n'empêche que t'en fait baver des filles et des garçons.

Je souris d'un air fier, comme je le fais si souvent - presque tout le temps, il faut dire. Je soupire et secoue légèrement la tête.

- Je sais bien, va !

- T'as de la chance d'avoir autant de fans.

Je ris un peu et tourne mon "regard" vers le lac avant de soupirer.

- Je devrais peut-être aller voir l'infirmière maintenant.

Je hausse les épaules.

- De la chance ? Ce n'est pas ça, de mon point de vue. C'est bien au début mais ça en devient lassant.. Et puis, quand on ne veut qu'une seule personne, on se fout du reste.

Je soupire et ferme les yeux.

- Comme tu veux.

- Une seule personne ?

Ses mots me font tilt. Serait-il amoureux le garçon ?

- Qui est l'heureux ou l'heureuse élu (e) ? Okay je me tais, cela ne me regarde pas.

- Oh d'accord.

Je souris sans rien ajouter de plus. J'vais pas le forcer à en parler.

- Un frère et une soeur...

Je fronce les sourcils, ne voyant pas très bien où il veut en venir.

- De quoi tu parles ? demandai-je, haussant l'un de mes sourcils.

Je sais, je suis naïf, niais même. Et je me débrouille pas mal en matière de boulettes et choses de ce genre. Je suis tellement con, en fait, que ça en devient pitoyable. Mais je me soigne.

- Tu m'as dit un amour fraternel donc soit un frère, soit une soeur. J'aimerais bien avoir les deux moi tiens. Ce doit être bien.

Je pars dans mes pensées, regardant sans réellement le voir, l'horizon. Le vent frais rafraichissant mon visage.

- J'espère qu'il te donnera des nouvelles rapidement quand même.

Je tente un sourire amical. Ca doit faire un grand vide en-dedans quand son double est loin et "muet". "Muet" dans le sens où, il ne donne aucune nouvelle.

Je soupire et regarde le ciel, pensif.

- J'espère aussi. J'espère tous les jours à vrai dire. J'espère qu'il reviendra, ou qu'il daignera au moins me donner une preuve "réelle" qu'il existe et qu'il pense encore à moi. Je le sens, je sens qu'il est encore en vie, mais peut-être que je me trompe ? Peut-être ne sommes-nous plus reliés comme avant ? Peut-être alors, que je ne le retrouverai plus jamais.

Je ferme les yeux, laissant la chaleur caresser mes paupières.

- Et j'ai mal, au fond. L'espoir, c'est traître.

Je me mords l'intérieur des joues, ne sachant que lui dire. Je ne sais pas le consoler quand il va mal. Autant avec les autres, j'y arrive mais avec lui non. J'en suis bien incapable.

- Si tu ressends au fond de toi sa présence, c'est qu'il est en vie. C'est un lien incompréhensible entre les jumeaux... D'ailleurs, bizarrement, il m'arrive d'avoir l'impression qu'il me manque un bout de moi...