The record keeps playing the same all song (Ron Weasley & Hermione Granger)

- Aujourd'hui est un grand jour, dis-je en tapant derrière le crâne de mon frère, Ron. Ta première année à Poudlard ! Ah, ça m'rappelle de bons souvenirs ...

Il me méprise du regard, ses mains agrippant fermement son chariot.

- J'espère que tu n'auras pas à torturer un bébé chat ! Tu t'évanouirais ! dis-je, le faisant marcher. Moi j'ai réussi à y échapper, mais cette année ils nous demandent de...

- Fred, arrête d'embêter ton frère ! me crie notre chère et tendre mère. Dépêchez-vous de monter, le train va partir !

Elle nous embrasse et nous montons dans le train, cherchant un compartiment vide.

Fred a toujours eu le don pour me terroriser et pour me donner envie de m'enfuir bien loin. Seulement, ce qu'il ne sait pas, c'est qu'à force de raconter des bobards, j'ai fini par ne plus le croire depuis déjà un petit moment. J'ai beau avoir 11 ans, je suis tout de même très très intelligent. Oui enfin, ça c'est moi qui le dit. Mais je peux vous assurez que si je fais des efforts, je peux être intelligent. Vraiment. Q.I. supérieur même. Mais à part moi, personne n'y croit. C'est peut être pour ça que Fred prend un malin plaisir à me terrifier. Et puis, il me connait. Il sait donc que je suis un faible et que j'ai peur de tout. Cependant, il n'est pas obligé d'en jouer. De toute façon, notre mère n'est jamais très loin pour le rappeler à l'ordre seulement, lorsque nous serons à Poudlard... Maman ne sera pas là et je vais devoir me débrouiller seul. Et il faut savoir que ça m'embête, vraiment beaucoup.

Le train est bondé et je me demande si nous allons trouver une place. Les jeunes sorciers sont bruyants et presque indisciplinés. Du moins, c'est ce à quoi je pense lorsque je vois un garçon aux cheveux blancs courir dans le couloir en hurlant après quelqu'un. A croire que ce type là pense qu'il fait la loi. Je trace tout de même mon chemin à la poursuite de Fred qui me délaisse légèrement. C'est alors que par miracle nous trouvons enfin un compartiment libre où se trouve seulement une jeune fille. Pas si mal, même. Mais je me demande si c'est une bavarde. Il faut savoir quelque chose, c'est que Fred et moi, on adore tellement parler, qu'on emmerde vite les gens.

Pas que ça me gêne, mais je me sens mal à l'aise en présence des filles et encore plus lorsque je ne les connais pas. Maman dit souvent que je suis trop timide avec elles et que je n'arriverais à rien si je ne fais pas ami-ami avec elles. Elle a sans doute raison, maman. Mais je n'arrive pas à leur parler. Fred commence à rigoler après que je lui ai posé ma question et il rentre sans gêne dans le compartiment. Il adresse un signe à la jeune fille et elle lui répond. Pourquoi pour lui c'est aussi facile ?

Je rentre dans le compartiment et commence à engager la conversation avec la jeune fille.

- Salut, moi c'est Fred. Et toi ?

Elle s'appelle Hermione, elle est en première année.

- Ca tombe bien, Ron aussi ! m'écriai-je.

Je me retourne vers mon frère, rouge pivoine et encore debout dans le couloir.

- Ben alors frangin, t'attends quoi ?

Il rentre dans le compartiment en grommelant je ne sais quoi. C'est affreux de voir à quel point sa timidité prend les commandes de sa vie. C'est un pantin, un pantin pris au piège par sa timidité.

Il s'assoit à côté de moi, adressant un léger "Salut" à Hermione. Elle le regarde, sourit et rougit. Ca promet.

Je ris, amusé de voir qu'il existe en ce monde une fille aussi timide que mon frère.

- Soit tu es idiote, soit tu es étourdie., lui dis-je en souriant.

Elle rougit de plus belle.

- Je t'ai déjà dit que Ron était en première année. En ce qui me concerne, je suis en deuxième année.

Elle sourit et Ron ne dit rien, restant dans son silence de pantin.

- Bon les jeunes, je vais retrouver George, annonçai-je en me levant. C'est mon frère jumeau, ajoutai-je pour Hermione.

Fred m'abandonne. Fred me délaisse. Il me laisse aux mains de cette jeune fille qui m'a l'air d'être une mademoiselle je-sais-tout, et je suis persuadé qu'elle nous prend pour des cons étant donné que mon frère est toujours obligé de raconter sa vie. Contrairement à lui, je ne suis pas bavard et je ne suis pas si à l'aise que ça avec les filles. Je ne l'ai jamais été en fait. Et il est très rare que j'engage la conversation. Mais elle marque un point puisqu'elle est seulement en première année. Je suis sûre, comme moi, qu'elle a hâte de franchir les portes de Poudlard et d'y évoluer. Sept ans encore à tenir avec les sorciers. Je souris tout de même à la jeune fille et baisse à nouveau la tête. Si je pouvais m'enfuir, ou si on m'en donnait l'occasion, je partirais illico-presto. Enfin... Il faut que je vous avoue une chose... Les filles et moi, on est pas vraiment copains. C'est à dire que... Je préfère largement les hommes, si vous voyez ce que je veux dire. Cependant, si une femme arrive à toucher mon cœur, elle aura bien de la chance et ça relèvera presque du miracle. Je suis plutôt un de ces garçons romantiques qu'on voit dans les films moldus et je peux être très bavard quand je connais bien la personne. Sauf que là. Je suis comme qui dirait, tétanisé et je ne sais pas du tout comment agir.

Ma voix est malheureusement perchée dans les aiguës. Je m'enfonce toujours un peu plus dans la banquette du compartiment et entreprends de sortir des friandises de Bertie Crochue de la poche de mon jean. Je n'ai pas encore enfilé ma robe de sorcier mais ça ne saurait tarder. Je verse quelques bonbons dans ma mains et en tends à la jeune sorcière. J'ai rarement vu un regard aussi fuyant que le mien. Je viens juste de rencontrer pire que moi en matière de méfiance... Je crois bien.

Autant engager la conversation. Ici, pour le moment, je n'ai pas d'amis. Juste ma famille, et ça me désole beaucoup plus qu'on ne le pense. Je suis même désespéré. C'est pourquoi il vaudrait mieux que je me fasse des amis, ou bien simplement des connaissances. Ça serait déjà pas mal, à mon avis.