Si tu tombes, je ne tombe pas ; je me contenterai de te relever. (Drago Malefoy)

Après être rentrés au château, nous sommes directement allés dans notre salle commune. Il était assis dans un fauteuil, et moi sur ses genoux. Des élèves nous regardent bizarrement, mais ça m'est égale.

- Ca te dérange tous ces regards ? lui demandai-je.

Il hausse les épaules.

- J'ai l'habitude d'être critiqué, alors non ça ne me dérange pas.

Je souris légèrement, passant ma main dans ses cheveux.

- J'espère au moins être à la hauteur du grand Drago Malefoy ! dis-je en blaguant.

- J'suis pas si grand que ça, murmura-t'-il.

- Pour moi tu l'es, lui dis-je en déposant mes lèvres sur sa joue.

Il sourit en coin.

Mon sourire disparut aussitôt qu'il était arrivé. Et si elle ... Me changeait ? Et si elle arrivait à faire de moi quelqu'un de bien, quelqu'un comme tout le monde ?

- Qu'est ce qu'il y a ? me demanda-t'-elle, inquiète.

- J'ai peur, murmurai-je.

Elle fronce les sourcils.

- J'ai peur d'avoir un coeur.

- Je te rassure, ce n'est pas le cas, dit-elle en souriant.

- Je sais, mais j'ai peur d'en avoir un .. A cause de toi.

Elle soupire et se lève.

- Si t'as aucune envie d'être avec moi, dis-le., dit elle froidement. Mais arrête de me dire des choses comme ça !

Je la prends par la taille et le fais se rassoir sur moi.

- J'en ai envie, crois moi. dis-je en souriant tristement. Mais c'est là tout mon problème.

Je rougis.

- Il n'y a pas que toi qui change à cause de "nous", murmurai-je. J'en subis aussi les conséquences, je te rassure.

Il eut un petit sourire.

- Je sais que tu ne pourras jamais vraiment m'appartenir, commençai-je. Mais je sais qu'être ta petite amie n'est pas rien.

- Certaines personnes tueraient pour être avec moi ! plaisanta-t'-il, fier.

- Tu crois ? demandai-je sur un ton de défi.

Il se contente de sourire.

- J'aimerais bien voir ce que les autres filles seraient prêtes à faire lorsqu'elles apprendront la nouvelle. Me tuer, peut-être ?

- Pas tant que tu seras avec moi, dit-il en souriant en coin. Je suis un grand sorcier !

Je ris, et pour une fois, lui aussi.

J'ébouriffe ses cheveux et en profite pour coincer sa tête au creux de mon bras.

- Alors comme ça tu me prends pas au sérieux ?

Elle crie et rigole en même temps.

- Lâche-moi ! dit-elle entre deux fous rire.

Je soupire fortement, histoire de montrer mon mécontentement, et la relâche.

- T'es pas marrante, dis-je en faisant mine d'être vexé.

Inquiète, elle loge sa tête au creux de mon cou et place ses bras autour.

- T'es une vraie sangsue toi, dis-je toujours aussi froidement.

Elle relève la tête, le visage blême.

- J'déconne, soupirai-je.

Je souris légèrement.

- J'aime pas ton humour !

- T'es gonflée toi, t'as le même ! me dit-il en riant.

Je hausse les épaules. Je pose ma tête contre son torse et il passe sa main dans mes cheveux.

- Tu crois qu'on ira loin tous les deux ? demandai-je, évitant de le regarder.

Je ne réponds pas de suite, réfléchissant.

- J'en sais rien.

Ce qui est vrai ; comment peut-on savoir ces choses là à l'avance ?

- Mais j'en ai envie, murmurai-je.

Je ne dis rien, de peur de laisser exploser la joie qui règne en moi en ce moment même.

- Merci d'exister, lui dis-je en le regardant dans les yeux, gênée.

- Eh bien je.. Heu.. De rien, dit-il, gêné à son tour.

Je souris. Les autres Serpentard nous regardent, mais je n'en ai absolument rien à faire. Je me sens bien, là, dans les bras de Drago ; et je crois bien que ça ne m'est jamais arrivé.

- Partout où je vais, je me sens mal, murmurai-je. Mais dans tes bras, tout va pour le mieux.

Je soupire, gêné. Je lance un sort à un autre première année qui nous écoutait parler. Elle se retourne et me sourit. Je souris à mon tour et me mords la lèvre inférieure. J'avais une forte envie de l'embrasser, de lui montrer à quel point elle avait pu toucher le peu de coeur qu'il me reste.

J'approche mes lèvres des siennes et les y dépose. Je recommence plusieurs fois et enfin j'ouvre ma bouche et prends sa lèvre inférieure entre les miennes. Je sens une de ses mains se poser sur ma nuque tandis que l'autre s'affaire à caresser mon torse. Sa bouche s'ouvre et nos langues s'entrechoquent, se mêlent, se démêlent, faisant une danse assez complexe.

Je me remets à prendre sa lèvre inférieure entre les miennes, sentant son souffle chaud juste en dessous de mon nez. Nos langues se remettent à danser, se caressant, s'enroulant l'une autour de l'autre, se séparant pour mieux se retrouver.

Au bout de quelques secondes, ou minutes je n'en sais rien j'ai perdu la notion du temps, nos lèèvres se détachent et je la regarde droit dans les yeux. Elle est rouge et sourit timidement.

- Je crois bien que je vais finir par te changer entièrement, Drago Malefoy !, dis-je en riant.

Il grimace.

- Pas trop quand même hein, dit-il en soupirant.

J'acquisse d'un signe de tête.

- Tant que tu ne me changes pas moi non plus..., murmurai-je.

- C'est trop tard je crois, dit-il avec un air fier sur le visage.

Je ris.

- Dans tes rêves ! m'écriai-je.

Je me lève de ses genoux et pars en direction du dortoir des filles.

- Bonne nuit, Drago., dis-je d'un ton qui se voulait froid.

Je soupire et souris.

- Stupéfix, murmurai-je en pointant ma baguette sur elle.

Elle s'immobilise.

- Levicorpus, pensai-je ensuite.

J'amène son corps sur mes genoux.

- Levicorpus. Enervatum.

Son visage prit un air choqué, voire offensé.

- Comment as-tu osé utiliser ta baguette contre moi, DRAGO MALEFOY ?! s'énerva-t'-elle.

- J'utilise la magie sur tout le monde ! me justifiai-je.

- JE NE SUIS PAS TOUT LE MONDE !, cria-t'-elle, me frappant le torse.

- C'est vrai, murmurai-je. Désolé.

Je m'arrête, étonnée, puis souris, contente de moi.

- Les gens m'envieront lorsqu'ils verront que j'ai su toucher ton millième de coeur restant, dis-je en pointant mon index au niveau du coeur de Drago.

Il sourit.

- Ils t'envieront surtout parce que la plupart veulent mon corps !, répondit-il, blagueur.

Je le fusille du regard et le tape derrière la tête.

- Tu n'es pas si beau que ça, dis-je d'un air hautain.

Son visage perdit son sourire.

- Et toi t'es qu'un jouet de plus pour moi ! dit-il, vexé.

Son sourire s'efface, son regard se pose sur mes mains et elle grogne.

- Je m'en doutais un peu, dit-elle en jouant avec mes doigts.

Je soupire.

- Tu m'as vexé, alors j'ai voulu faire de même.

Elle hausse les épaules.

- Tu savais très bien que je ne le pensais pas, murmura-t'-elle.

- Tu le savais très bien aussi, dis-je en souriant.

Elle grogne à nouveau et se couche sur mon torse.

- Rappelle-moi de t'oublier, dit-elle en soupirant.

Je fronce les sourcils.

- Je n'en ai aucune envie. Et toi non plus.

Je soupire.

- J'y peux rien si...

Je m'arrête, gênée.

- Si quoi ? me demande Drago.

- Si je suis tombée amoureuse de toi dès l'instant où je t'ai vu ...

Je rougis et n'ose pas le regarder en face ; c'est sûr, il me déteste maintenant.

Je rougis, gêné.

- Heu .. Ben .. Merci, dis-je maladroitement.

Elle ne dit rien mais je sens quelque chose d'humide sur ma main ; elle pleure.

- Em, pleure pas s'il te plaît, dis-je en lui relevant le visage.

Je la regarde droit dans les yeux.

- Je t'ai déjà dit que tu étais la seule à avoir pu toucher mon restant de coeur. Tu l'as ranimé, il ne battait plus. Plus rien ne vivait en moi, j'étais mort, à commencer par mon coeur. Et puis tu es arrivée, et maintenant je revis.

Elle renifle et rougit.

- Je ne peux pas encore te dire que je t'aime, tout simplement parce que je ne l'ai jamais dit. Mais les sentiments sont là.

Je souris et acquisse d'un signe de tête. Je déteste pleurer, et encore plus lorsque c'est devant quelqu'un ; mais là, devant Drago, je n'avais pas honte. Il sourit à son tour et pose sa main sur ma tête, comme lorsqu'on donne une caresse à un chien. En temps normal je me serais énervée, mais là ça me fait plutôt rire. Car c'est ce que je suis ; son chien, sa chose, son animal : sa petite amie.

- On dirait un chien et son maître, dis-je en soupirant.

Elle soupire à son tour.

- Tu n'es pas mon chien, je te rassure.

Je souris, elle aussi.

- Je pense qu'on devrait aller manger, il est l'heure.

Elle acquisse et se lève. Je me lève à mon tour, lui prends la main, et nous sortons de la salle commune en direction de la Grande Salle.