Hello babe ! ( Drago Malefoy )

Je suis dans la salle commune. Je glande devant la cheminée torse nu comme pour pas changer. J'entends des gens chuchotter mais perso, j'm'en fous parce que j'sais que j'suis beau. J'attends quoi en fait ? J'en sais foutrement rien. Rien peut-être. Je joue avec ma baguette distraitement. Je m'ennuies. Le portrait pivote et je vois entrer un fuckin" beau gosse. Blond, les yeux bleu-acier, un joli minoi... Bref, je le fixe sans ciller. Il vient s'asseoir sur son fauteuil et joue avec sa baguette. Je me cale mieux dans le canapé et le regarde. Pourquoi se priver ? C'est trop un beau gosse et j'aimerais faire connaissance... Un dessin ? Bien.

Je rentre dans la salle commune ; les chuchotements se stoppent à mon passage et quelques gloussements font leur apparition. Je lance un regard froid - ou plutôt mon regard habituel devrais-je dire - à toutes les personnes sur qui je provoque ces gloussements ; autrement dit, les filles. Je m'assois dans mon fauteuil - presque - attitré et m'amuse avec ma baguette ; ennui, quand tu nous tiens..

Je le fixe toujours. Peu à peu la salle se vide, nous laissant tout les deux. Je souris et m'approche un peu. Je pose mes mains sur les accoudoirs de son fauteuil. Il ne relève pas la tête mais je m'en fous. Je vais juste lui dire ma façon de penser, ou plutôt ce que je pense à cet instant.

Je vais me prendre un sale vent peut-être même un coup de poing dans la tronche mais au moins je lui ai parlé franchement.

Je relève finalement la tête pour plonger mon regard dans celui de l'inconnu. Il est brun, a des yeux noirs et des piercings. Il est en ce moment même torse nu et appuyé sur les accoudoirs de mon fauteuil. Je le fixe sans ciller, le regard vide d'expression, de sentiments. Aussi froid que ma personnalité.

- Oui, je le sais bien, chuchotai-je en détachant chaque syllabe.

Je le fixe toujours en souriant. Oui, je suis sans gène et je dis ce que je pense. Je plonge dans ses yeux essayant de deviner sa réponse. Je sais qui il est mais ça je m'en fous complet. Je le veux et c'est tout. Même si c'est que pour une nuit.

Mon visage reste froid, glacial même, de marbre. Sans vouloir me vanter, on aurait pu en ce moment même me confondre avec une statue de dieu grec. Mes chevilles vont bien, oui, elles vous passent même le bonjour ! Je me cale au fond du fauteuil, ne quittant pas cet inconnu des yeux.

- Ca dépend, tu me dis comment tu t'appelles ?

Je le regarde. Il est beau. Super beau même. Je reste les yeux dans les yeux avec lui et attends un peu. Je m'approche un peu sans pour autant me coller à lui. Je souris sans le quitter des yeux. Alors joli môme ? Tu en penses quoi ? Tu te laisses tenter ou non ?

Je le vois sourire en coin, ce sourire qui d'habitude me va si bien. Je reste persuadé qu'il me va mieux au teint qu'à cet Andrew. Il s'approche de moi, le regard inquisiteur. Je hausse un sourcil, fais mon petit sourire en coin et, sans qu'il ait le temps de comprendre ce qu'il se passe, lui assène un baiser fougueux comme il n'en a sûrement jamais eu avant.

Il m'embrasse et wow c'est magique. Je mets une de mes mains dans sa nuque pour intensifier le baiser. Il embrasse bien. Je m'approche un peu plus me maintenant en équilibre comme je peux. Ses lèvres sont douces. Sa peau est douce. Je ne vois pas l'ombre d'une imperfection. Joli môme que dirais-tu de "danser" avec moi ce soir ?

Je sens ses doigts sur ma nuque et souris légèrement, appréciant cette sensualité qui s'installe entre nous. Et si quelqu'un nous voyait ? Tant pis, tentons le diable après tout.

Je me retrouve à califourchon sur lui et continue de l'embrasser, respirant quand même de temps en temps. Je me laisserais bien tenter, là, tout de suite. Je m'en fous si les gens nous voyent.

Il se retrouve par je ne sais quel(s) moyen(s) à califourchon sur moi, notre baiser passionné n'en finissant plus. Je roule des yeux - oui, avec les paupières fermées mes amis ! - et finis finalement par le repousser, recouvrant mon regard glacial et mon visage impassible.

Bon okay. J'vais m'calmer un peu. Je suis assis par terre et je regarde le feu de cheminée. Bon au moins je l'ai embrassé et c'est déjà bien. Je me lève essuyant un peu mon pantalon et retourne sur le canapé. Je m'allonge à l'opposé de lui, un bras derrière la tête et les jambes croisées. Je regarde de nouveau la cheminée, sans mot dire. Au moins il ne m'a pas mis un pain !

Je le vois se placer devant la cheminée pour, enfin, aller s'allonger sur le canapé. Il a l'air assez content, je dirais même plus "joyeux" en fait. D'un côté je comprends, je sais que mes baisers ne laissent pas indifférents et sont quelque peu...Troublants, disons. Et, sans vouloir me vanter, c'est compréhensible de ressortir joyeux d'une expérience quelconque avec moi. mais bon, pas de quoi avoir un sourire béat sur le visage non plus...Si ?

Je me redresse sur mes coudes et regarde Drago de temps à autres. J'fais quoi ? J'le remercie ou pas ? Non, parce que si il attend un "merci" qu'il me le fasse comprendre. Je mets pas tête en arrière et regarde le plafond distraitement. Je m'ennuie, bizarrement.

Je ferme les yeux, fatigué par la journée qui vient de s'écouler. Ces cours me détruisent physiquement ; ce ne sont pas les leçons qui me font cet effet mais plutôt la tonne de devoirs qu'il y a par derrière. Je soupire ; et si j'arrêtais tout ?

J'ai cru percevoir quelque chose de pas top dans l'esprit du blond. Je me redresse, fronçant les sourcils.

Il me fusille du regard, je ne dis rien et ne cille pas. Il faut vraiment être mal pour penser ce genre de choses.

- Je sais, dis-je froidement.

Comme si le baiser ne s'était pas passé, comme si je n'avais pas remarqué ces regards qu'il me lançait en arrivant. Comme si je n'avais pas remarqué qu'il venait de dire à voix haute ce que je pensais tout bas.

Un frisson me parcoure l'échine. Je fais venir un haut et une veste. J'enfile le tout en remontant la capuche et m'approche de la cheminée. Je regarde les flammes danser sans dire mot. J'veux simplement être un ami pour lui mais bon p't'être que lui non. Alors je vais fermer ma bouche et attendre. Si il veut parler, j'suis là.

Je vois Andrew s'habiller et se mettre près du feu. Il est comme perdu dans ses pensées ; ou dans les miennes ? Je n'aime pas ça. C'est malsain.

Je me dirige vers la table, silencieux. Mon esprit divague comme bon lui semble. Je regarde autour et sors une pochette de ma veste. Qu'est-ce que c'est ? A votre avis ? C'est blanc et pas forcément bien vu. Un dessin ? Non, je ne crois pas. Je sais vous allez vous dire, on a pas le droit d'avoir "ça" dans l'enceinte de l'école et patali et patala. Je l'avais camouflé depuis le début. Et personne ne s'en est apperçu. Donc...

Andrew se lève et se dirige vers une table, sortant de sa poche un sachet rempli de poudre blanche. Je ris légèrement, décryptant en lui toute la connerie humaine. Pathétique.

Je regarde le sachet et soupire en secouant la tête. Je le range et pose mes bras sur la table, ma tête dessus. J'vais détruire cette merde. J'en ai pas besoin après tout ! Je soupire une nouvelle fois et fais apparaitre un récipient. Je mets le sachet dedans et le brule. Je n'avais que celui-ci alors bon. Je fais disparaitre le tout et retourne sur le canapé, les bras derrière ma tête et je fixe le plafond d'un air morne.

Je le vois détruire la poudre, sans pour autant être sûr que ce sachet soit son unique réserve. Je hausse les épaules, ne préférant pas me mêler de tout ça.

- Je n'ai jamais dit ça, je ne l'ai même pas pensé.

Il est vrai que la vie m'ennuit de plus en plus. J'aimerais être quelqu'un de normale. Avoir des passions, des envies comme n'importe quel individu. Je suis fatigué. Oui. Je crois que c'est le mot. Fatigué.